La Société d'Archipel, ou les territoires du village global

Note de lecture par LE MOIGNE Jean-Louis

"La figure de l'archipel est stimulante"... Peut-être en effet nous aidera-t-elle à "comprendre ce -demain déjà là-" qui "bouscule nos modes d'organisation et nos imaginaires", allant de "sociétés terriennes" à la "solidarité de la terre". L'essai de J. Viard nous invite à renouveler nos représentations de notre histoire et de notre présence dans un "local" rassurant et un "social" solidarisant : "Ce monde sera un immense entrelacs d'archipels individuels et sociaux, un gisement gigantesque de particularités, ... de diversités entretenues. C'est cela qui doit peu à peu étre rendu visible au delà des bruits et de la fureur du quotidien". Ainsi peut-être parviendrons-nous à développer nos "capacité innovatrices" : "repousser l'ordre jacobin, apprendre à organiser le particulier"... "Par une pensée neuve du lien entre spatial et société, la figure de l'archipel peut nous y aider". La métaphore est féconde, et l'argumentation vivante. Les technocrates grinceront des dents : il n'y a pas de propositions concrètes. C'est vrai. mais plutôt que de propositions, n'est-ce pas de représentations nouvelles, intelligibles, dont nous avons besoin pour pouvoir, en tâtonnant, inventer de nouvelles connexions ? C'est peut-être comme cela que se développera cette prospective de la seconde génération, prospective procédurale, complexifiante, "passage effectué et "effectuant"" dit heureusement J. Viard.
J.L. Le Moigne