La Méthode 4 - Les idées, leur habitat, leur vie, leur moeurs, leur organisation

Note de lecture par LE MOIGNE Jean-Louis

"A la réllexion il apparait que ce quatrième volume de la Méthode pourrait aussi en être le premier. C'est qu'il constitue l'introduction la plus aisée à "la connaissance de la connaissance" et de façon inséparable au problème et à la nécessité d'une pensée complexe". Pour Ic lecteur familier de La Méthode cette boucle du tome IV, sur le tome I constitue sans doute une nouvelle confirmation de la pertinence de la pensée complexe : elle explore en vrillant et non pas en tapant ! Ce faisant, E. Morin complexifie le bel édifice auquel ses lecteurs s'accoutumait trop vite : après "La Nature de la Nature" (T.I), "La Vie de la Vie" (T.ll) "La Connaissance de la Connaissance" (T. Il), on attendait sans doute "L'Humanité de l'Humanité" "L'Avenir de l'Avenir" voire "La Complexité de la Complexité" ? En nousprenant à contre pied, en ne s'enfermant pas dans un plan a priori, Edgar Morin expérimente "La Méthode" dans sa dynamique propre. Elle rend possible l'émergence, elle ne la prédéfinit pas. On ne peut ici argumenter la "Noologie" (ou science des idée - ou de la pensée) que développe ce tome IV, sinon en invitant chaleureusement à sa lecture (et en ignorant l'histrionisme de quelques cuistres plus médiocres encore que jaloux, qui tentent d'attirer l'attention du badaud en ignorant jusqu'au projet de La Méthode). Il faudra le faire ailleurs (en revenant en particulier sur la difficulté qui semble demeurer d'une définition opératoire de "La Cohérence" d'une idée, p. 173). Mais on souhaite souligner l'importance du dernier chapitre qu'E. Morin consacre à "La Paradigmatologie" : encore un néologisme nouveau dira -t-on ? Sans doute, mais il me semble si fécond pour nous permettre d'entendre la richesse de l'univers pensable sans commencer pour l'appauvrir en la simplifiant : "Nous en somme au préliminaire dans la constitution d'un paradigme de complexité lui méme nécessaire à la constitution d'une paradigmatologie. Il s'agit non de la tache individuelle d'un penseur mais de l'oeuvre historique d'une convergence de pensées" concluera E. Morin. Un projet fondateur pour le programme MCX n'est-il pas vrai ?