John Dewey

Note de lecture par LE MOIGNE Jean-Louis

Plutôt que le paraphraser, je crois qu'il vaut mieux reprendre ici le sobre commentaire de présentation que G. Deledalle donne en couverture de ce petit ouvrage. Une fois n'est pas coutume, et je crois que la pensée de J. Dewey, pionnier d'un pragmatisme aujourd'hui si bienvenu, mérite d'être largement diffusée aujourd'hui. Comme il n'existe encore que peu de traductions françaises aisément disponibles, cette petite présentation de sa pensée sur la pédagogie, s'avère fort bienvenue. Elle incitera peut-être, par surcrôît, à découvrir les autres méditations de ce philosophe, logicien et praticien qui inspire encore tant de réflexions contemporaines, d'H.A. Simon à R. Rorty !

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Il fut un temps où John Dewey était considéré en France comme un pédagogue américain quelque peu -laxiste-, voire -gauchiste-, parce qu'il centrait l'école sur l'enfant et définissait l'école comme -la société en réduction-. La période intermédiaire où la pensée de Dewey fut étudiée dans sa globalité : philosophie de l'expérience, logique de la recherche, métaphysique naturaliste, éducation continue et morale démocratique, à laquelle l'auteur du présent ouvrage participa, fut ignorée. L'introduction en France des philosophies post-linguistiques américaines, celle de Richard Rorty en particulier, nous présente un Dewey post-moderniste. C'est bien, mais c'est oublier que Dewey mit ses théories philosophiques à l'épreuve de l'école. La pédagogie de Dewey reste aujourd'hui la théorie de l'éducation la plus actuelle, parce qu'elle ne propose pas de recettes, mais une méthode. C'est cette méthode qui est décrite ici d'abord et exposée ensuite par Dewey lui-même dans des textes choisis pour leur actualité -actualité de la méthode pour les pays du Nouveau Monde et actualité des réponses aux questions nouvelles que les pays du Vieux Monde se posent aujourd'hui : l'école doit-elle être au service de l'industrie ? Quelle place une éducation démocratique humaniste doit-elle faire à la religion ?