Le paradigme de la complexité et la sociologie. Possibilité et limites d'une sociologie complexe.

« On peut aujourd'hui entendre la Sociologie en la présentant comme et par une « science des systèmes complexes », en entendant ici les systèmes sociaux dans leurs irréductibles complexités : les développements contemporains du paradigme de la « pensée complexe » ou de la « complexité générale »

Préface d'Edgar MORIN.
Ed l’Harmattan, Collection INGENIUM, 2012, ISBN : 978-2-296-96385-6, 222 pages.

Présentation de l'ouvrage

Présentation de l’éditeur

On peut aujourd'hui entendre la Sociologie en la présentant comme et par une « science des systèmes complexes », en entendant ici les systèmes sociaux dans leurs irréductibles complexités : les développements contemporains du paradigme de la « pensée complexe » ou de la « complexité générale » permettant de ne plus la restreindre à l'étude de systèmes fermés appréhendables exclusivement par des méthodologies aussi formalisées que possibles, ceci sans pour autant les exclure. L'examen des œuvres de trois sociologues contemporains remarquables par leur aptitude à des navigations transdisciplinaires solidement argumentées, Edgar Morin, Anthony Wilden et Jésus Ibânez, en témoigne : on sait la familiarité de leurs échanges avec bien de physiciens, chimistes, biologistes ou neurologistes tels que H. von Foerster, I. Prigogine, F. Varela, H. Maturana ou H. Atlan, comme avec des chercheurs en sciences humaines tels que G. Bateson. Au sein du cadre paradigmatique général ainsi ouvert, les ressources méthodologiques computationnelles développées progressivement depuis la fondation en 1984 de l'Institut Santa Fe aux Etats-Unis sur les bases du paradigme classique toujours dominant en science, hérité de Descartes, Newton et Galilée, peuvent trouver une sorte de revitalisation épistémologique. On s'est attaché à les explorer en tentant d'identifier les conjonctions épistémologiques autorisant des interprétations légitimables dans le champ des systèmes complexes ouverts tels que les systèmes sociaux. L'examen de bien de méthodes formalisées d'étude de systèmes très divers (automates cellulaires, simulation multi-agents, réseaux neuronaux, Vie Artificielle, Sociétés Artificielles...) développées par des chercheurs tels que M. Gell-Mann, J. Holland, Ch. Langton, S. Wolfram, J. Epstein, R. Axtell ou R. Axelrod, s'avère certes passionnant en soi, mais surtout, il révèle l'opportunité d'intégrer ces apports méthodologiques au sein de la vision du monde épistémique plus ample et englobante de la pensée complexe. On peut ainsi enrichir une sociologie assumant sa complexité en s'intégrant dans l'étude des systèmes anthropotechniques en permanent renouvellement. Alvaro Malaina est Docteur en, Sociologie par l'Ecole des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) de Paris et Docteur Européen par l'Université Complutense de Madrid. Secrétaire Général de l'Association pour la Pensée Complexe (2008-2011), il est rattaché au Centre Edgar Morin (EHESS-CNRS). Il a été chercheur invité chez des centres d'étude de systèmes complexes à l'University Collège de Londres, l'Université de Michigan, l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA) et l'Université de Columbia.