Au rythme du monde

Un demi-siècle d’articles dans Le Monde
« ...La surprise nous oblige à réviser nos systèmes d’explication qui ne l’avaient pas prévue, de penser à ce qu’elle signifie de nouveau, et éventuellement ce qu’elle annonce pour le futur. La surprise est donc vitalisante pour la pensée. J’avais l’opportunité, dans ces articles à chaud, d’affronter la complexité des phénomènes et, contrairement aux tendances dominantes en journalisme comme en sociologie, de relier des données séparées dans des compartiments clos, de révéler les ambivalences, les contradictions du phénomène ou de l’événement, afin d’élaborer une compréhension pertinente. C’était là aussi ma façon de lutter contra la pensée réductrice et disjonctive qui hélas demeure plus que jamais hégémonique. ... »

Ed.  Presses du Chatelet, 2014, ISBN 9782845925854, 497 pages 

Présentation de l'ouvrage

Présentation de l’éditeur

En 1960, dans son premier article confié au Monde, Edgar Morin s’interroge sur l’archétype de la vedette de cinéma et son influence sur la société. En 1963, il pressent que la vague du rock’n roll et la naissance des « des idoles-copains » va induire un nouveau type d’adolescence et de consommation. En 1965, dans le sillage de la revue Planète, il entrevoit la montée de la spiritualité New Age. Puis, au cœur de l’événement, il fait la seule analyse lucide de mai 68. Au fil des articles, on constate que 1789 a vaincu 1917, on comprend guerre de Yougoslavie et guerres d’Irak, on découvre que le XXe siècle est né à Seattle… Edgar Morin décrypte le présent et dessine les lignes de fuite qui annoncent demain.

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    « ....Mais c’est le journal quotidien Le Monde qui me permit de « coller » à l’événement sans attendre le recul, comme en Mai 1968, et où évidemment je prenais des risques intellectuels.

La surprise nous oblige à réviser nos systèmes d’explication qui ne l’avaient pas prévue, de penser à ce qu’elle signifie de nouveau, et éventuellement ce qu’elle annonce pour le futur. La surprise est donc vitalisante pour la pensée.

J’avais l’opportunité, dans ces articles à chaud, d’affronter la complexité des phénomènes et, contrairement aux tendances dominantes en journalisme comme en sociologie, de relier des données séparées dans des compartiments clos, de révéler les ambivalences, les contradictions du phénomène ou de l’événement, afin d’élaborer une compréhension pertinente. C’était là aussi ma façon de lutter contra la pensée réductrice et disjonctive qui hélas demeure plus que jamais hégémonique.

 Ces articles concernaient en même temps des phénomènes de civilisation, comme l’irruption d’une classe adolescente, l’avènement d’une nouvelle idéologie préfigurant la philosophie « New Age », et par la suite je me consacrai de plus en plus aux transformations de notre civilisation, inséparables des transformations de notre société, pour en arriver à diagnostiquer une « crise de civilisation », puis à proposer une « politique de civilisation » dans mes articles parus dans Le Monde au cours des années 1980-90. ... »